Archives départementales et métropolitaines

Le général de Gaulle : une figure historique

Par David ROSSET, publié le jeudi 16 juillet 2020 09:35 - Mis à jour le mardi 13 octobre 2020 09:44
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Présentation réalisée par l'action pédagogique des ADRML dans le cadre de l'anniversaire de la mort du général de Gaulle / Tous les documents proviennent de nos fonds (cliquer sur les liens dans le texte pour ouvrir les documents).

D’une guerre à l’autre

Né à Lille en 1890, Charles de Gaulle intègre en 1909 l’école d’officiers de Saint-Cyr. En 1914, lieutenant dans le 33e Régiment d’Infanterie sous les ordres de Pétain, il est blessé une première fois à Dinant (en Belgique), sur les bords de la Meuse.  

« J’ai à peine franchi la vingtaine de mètres qui me séparent de l’entrée du pont que je reçois au genou comme un coup de fouet qui me fait manquer le pied. Les quatre premiers avec moi sont également fauchés en un clin d’œil. Je tombe, et le sergent Debout tombe sur moi, tué raide ! » Journal de guerre

Il est soigné à Paris puis transféré à l'hôpital militaire Desgenettes à Lyon (une ville où plus de 200 000 « poilus » furent soignés).

 

Document 1

Poème écrit par un professeur de Villefranche-sur-Saône et adressé au Préfet dans le cadre de la réception de soldats blessés à la gare des Brotteaux, 1915

1 M 145

1 M : administration générale du département / Evénements politiques (1800-1940)

 

Nommé capitaine, il est blessé une deuxième fois en 1915, puis à nouveau en 1916 à Douaumont, près de Verdun, où il est fait prisonnier. Conduit en Allemagne, il tente de s’échapper à plusieurs reprises pour n’être finalement libéré qu’à la fin de la guerre après 32 mois de captivité.

 

Document 2

Retour de prisonniers de guerre après l’armistice, 28 novembre 1918

4 M 24

4 M : administration générale du département / Police (1800-1940)

 

Après la Grande Guerre, il est envoyé en Pologne pour former des soldats destinés à se battre contre les bolcheviks qui vient de prendre le pouvoir dans l’ancienne Russie. En 1921, il épouse Yvonne Vendroux, qui lui donnera trois enfants. En 1931, il fait ses début en politique en intégrant le secrétariat général de la Défense nationale. Il est promu lieutenant-colonel en 1933 avant de publier l’année suivante  Vers l’armée de métier où il prône une utilisation moderne des chars et des liens étroits entre l’armée et le pouvoir politique.

 

Colonel en 1937, il commande les chars de la 5e armée lorsque la France déclare la guerre à l’Allemagne en septembre 1939. En mai-juin 1940, il participe aux batailles de Montcornet et d’Abbeville. Il est promu général puis nommé sous-secrétaire d'État à la Guerre et à la Défense nationale (gouvernement Paul Reynaud) où il travaille à la coordination des forces françaises et britanniques. Il rencontre pour la première fois le premier ministre anglais Winston Churchill. La « bataille de France » est désastreuse pour l’armée française et le 14 juin les Allemands sont à Paris. Le 17 juin le maréchal Pétain, qui vient d’accéder au pouvoir, demande un armistice et ordonne aux troupes françaises de cesser la combat.

 

Document 3

Ordre de déposer les armes

273 J 2

Archives privées : fonds François Voisin

 

L’homme du 18 juin

 

Le 18 juin, lendemain de la reddition de l’armée française, le général de Gaulle qui a rejoint Londres, exhorte les Français à continuer le combat et à résister lors d’un appel devenu célèbre lancé sur les ondes de la BBC (radio anglaise).

Dans son discours, il reconnaît la défaite des armées françaises imputant celle-ci à la tactique et aux forces mécaniques allemandes. Pour autant il n’accepte pas la reddition de l’Etat major français coupable à ses yeux de s’être rendu trop vite. En effet, le général de Gaulle pressent dès 1940 que le conflit va s’étendre et que le Royaume-Uni appuyé par les Etats-Unis disposant de moyens matériels considérables vont retourner la situation à leur avantage. Il faut donc que la France garde une âme combattante car si elle a perdu une bataille, elle n’a pas perdu cette guerre qui ne fait que commencer.

 

Document 4

Portrait du général de Gaulle en 1940

31 J 123

31 J : Commission départementale d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale - Marcel Ruby

 

Document 5

Affiche de l’appel du 18 juin 1940

31 J 123

31 J : Commission départementale d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale - Marcel Ruby

 

Document 6

Affiche de l’appel du 18 juin 1940 (en anglais)

31 J 123

31 J : Commission départementale d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale - Marcel Ruby

 

Document 7

Tract diffusé pour l’anniversaire de l’appel du 18 juin, 1942

31 J 123

31 J : Commission départementale d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale - Marcel Ruby

 

Document 8 - partie 1 - partie 2

Appel diffusé sur la BBC durant la guerre

45 W 37

Découvertes de tracts, journaux clandestins et inscriptions dans la

région de Lyon

45 W : Police et camps d’internement dans le Rhône durant la seconde guerre mondiale

 

Le chef de la France libre

 

Le 22 juin, le général de Gaulle dénonce fermement les termes de l’armistice qui vient d’être signé le jour même par le gouvernement de Pétain. Il est condamné à mort par contumace pour haute trahison par le nouveau régime au pouvoir.

Le 28 juin, Churchill le reconnaît en tant que « chef des Français libres ». Le 7 août, dans le cadre de l’accord des Chequers, le gouvernement britannique reconnait le gouvernement de de Gaulle comme le gouvernement officiel de la France, comme un allié et s’engage à redonner à la France l’intégralité de son territoire et de sa grandeur après la guerre. Le 27 octobre 1940, ce gouvernement en exil prend le nom de Conseil de défense de l’Empire lors de la conférence de Brazzaville. Il repose en partie sur les colonies qui ont rallié le général de Gaulle (l’essentiel de l’Afrique-Equatoriale française, les établissements indiens et de l’Océanie, la Nouvelle-Calédonie…). 

 

Document 9

Les gouvernements en exil au Royaume-Uni durant la Seconde Guerre mondiale

31 J 123

31 J : Commission départementale d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale - Marcel Ruby

 

Reconnu officiellement par les britanniques et les soviétiques en 1941, le gouvernement prend le nom de Conseil national français, puis en 1943 après la fusion avec les forces du général Giraud, celui de Comité français de libération nationale. A partir de cet instant la quasi-totalité des colonies françaises (à l’exception de l’Indochine) ont basculé du côté de De Gaulle, Alger devient alors la capitale provisoire de la France (après le débarquement allié en Afrique du nord). La grande victoire du général de Gaulle est d’avoir permis à une autre France, libre et combattante, d’exister sur la scène internationale.

 

Organiser la Résistance

 

En parallèle de cette reconnaissance internationale, le général de Gaulle opère à partir de 1942 un rapprochement entre la France libre et les mouvements de Résistance en France. C’est son émissaire, Jean Moulin, qui est chargé d’unifier les mouvements de Résistance à travers le Conseil National de la Résistance (CNR) et les Mouvements Unis de Résistance (MUR). Toutes les tendances (partis politiques, syndicats, mouvements divers) se rallient et la Résistance française gagne en efficacité. Un seul mot d’ordre : lutter contre l’occupant allemand et le gouvernement de Vichy jusqu’à la libération du territoire national.

 

Document 10

Tract gaulliste

31 J 123

31 J : Commission départementale d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale - Marcel Ruby

 

Document 11

Journal résistant

31 J 123

31 J : Commission départementale d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale - Marcel Ruby

 

Document 12

Tract gaulliste

31 J 123

31 J : Commission départementale d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale - Marcel Ruby

 

Document 13

Découverte de tracts, journaux clandestins et inscriptions dans la région de Lyon, 1940-1942

45 W 37

45 W : Police et camps d’internement dans le Rhône durant la seconde guerre mondiale

 

Document 14

Prévenus et condamnés en justice par la cour d’appel de Lyon pour activités subversives et susceptibles d’une mesure d’internement, état nominatif des détenus pour menées communistes et gaullistes de la maison de correction de Lyon

45 W 144

45 W : Police et camps d’internement dans le Rhône durant la seconde guerre mondiale

 

Document 15

Une carte personnelle de de FFI, 1944

314 J 3

314 J : Archives privées de Jeanne Chemier

 

La Libération et le GPRF

 

Le 3 juin 1944, alors que le territoire national est en passe d’être libéré par les alliés, le général de Gaulle rentre en France et institue le Gouvernement Provisoire de la République Française (GRPF) afin que le pays puisse rester maître de son destin. La légalité républicaine est rétablie et le régime de Vichy déclaré comme « illégitime, nul et non avenu ».

 

Document 16

Le général de Gaulle remonte la rue de la République en direction des Terreaux lors de son passage à Lyon, 14 septembre 1944

7 FI 98

 

Document 17

Retour à la légalité républicaine, 1944

668 W 44

668 W : Administration générale du département, versement du cabinet du Préfet (1940-1970)

 

Il est également fondamental de punir les collaborateurs dans le cadre de la justice républicaine afin d’éviter une épuration sauvage ainsi que de rapidement entreprendre un travail sur la mémoire afin que personne n’oublie ce qui a pu se passer durant les années d’occupation.

 

Document 18

Une commission de criblage de détenus de la prison Montluc détenus et jugés dans le cadre de l’épuration, octobre 1944

283 W 84

283 W : archives du commissariat régional de la République à la Libération (1939-1950)

 

Document 19

Création du "livre noir", octobre 1944

3808 W 1

3808 W : Mémorial de l’oppression et de la délégation régionale du Service de recherche des crimes de guerre ennemis

 

Le Gouvernement provisoire de la République française sous la présidence du général de Gaulle prend des décisions fondamentales comme le droit de vote des femmes et l’institution de la sécurité sociale. En janvier 1946 en désaccord avec les partis politiques sur la constitution de la 4e République à venir, le général de Gaulle démissionne.  Il explique son point de vue dans un discours resté célèbre prononcé à Bayeux en juin. Le GPRF disparaît officiellement en octobre 1946, date de l'entrée en vigueur du nouveau régime.

 

Le RPF : l’opposition à la 4e République

 

En avril 1947, le général de Gaulle fonde le Rassemblement du Peuple français (RPF). Il conçoit le RPF comme un rassemblement et non pas un parti politique et appelle les hommes et les femmes de tous bords politiques (sauf ceux qui se sont corrompus avec Vichy et les communistes) à s’unir à lui « pour le salut commun ». Le RPF rencontre de beaux succès électoraux mais considéré comme principal opposant à la 4e République, de Gaulle est interdit de radios et la presse lui est hostile.

 

Document 20 -partie 1- partie 2-

Bulletin intérieur du rassemblement du peuple français pour la région lyonnaise, pages du journal « Libre France », contient un discours du général de Gaulle, 14 avril 1947-19 juillet 1947

1 J 822

 

Le général de Gaulle entame alors sa « traversée du désert » durant laquelle il rédige ses Mémoires de guerre  où il relate les faits historiques associés au combat pour la libération de la France. Publié en 1954 pour le premier tome et 1956 pour le second, cet ouvrage très bien écrit et empreint de mystique patriotique contribue beaucoup au retour du général de Gaulle au pouvoir.

 

1958 : le retour au pouvoir et la naissance de la 5e République

 

Commencée en 1954, la crise algérienne secoue le pays. Si pour beaucoup de Français, l’Algérie c’est la France (avec ses trois départements, ce n’est pas une colonie comme les autres), cette guerre qui ne dit pas son nom est d’autant plus impopulaire que de nombreux « appelés » sont envoyés de l’autre côté de la Méditerranée pour se battre. Avec un président qui dispose de peu de moyens institutionnels et des gouvernements instables, la réaction politique n’est pas à la hauteur de l’enjeu et le 13 mai 1958, des généraux appuyés par une division de parachutistes (la 10e division de Massu) donnent l’assaut contre le siège de l’autorité politique à Alger. Face à l’urgence de la situation, le président René Coty rappelle le 29 mai le général de Gaulle. Il est nommé président du conseil (chef du gouvernement). Immédiatement il propose aux Français par voie référendaire une grande réforme constitutionnelle : substituer à cette 4e République jugée trop inefficace la 5° République. Le référendum est un succès. Le 28 septembre, la 5e République est instaurée (c’est encore notre régime actuel). Ainsi, le général de Gaulle, pourtant farouche opposant à la 4e République, aura été son dernier dirigeant.

 

Le premier président de la 5e République

 

Régie par la constitution du 4 octobre 1958, la 5° République donne plus de pouvoir au Président de la République. Et c’est à la tête d’un nouveau parti, que le général de Gaulle part en quête de la magistrature suprême. Pour ce faire, son nouveau parti l’UNR (Union pour la Nouvelle République), doit gagner les élections législatives.

 

Document 21

Bulletin de vote pour l’élection présidentielle, décembre 1958

4296 W 56

4296 W : Renseignements généraux (direction zonale de défense sud-est, 1936-1997)

 

Le 21 décembre 1958, le général de Gaulle est élu président de la République au suffrage indirect. C’est-à-dire que contrairement à aujourd’hui, ce n’est pas le peuple qui élit le président mais ce qu’on appelle un collège électoral composé d’environ 80 000 grands électeurs : des parlementaires (des députés et des sénateurs) mais aussi des conseillers généraux (ceux qui dirigent les départements) et des conseillers municipaux (ceux qui dirigent des municipalités).


L’indépendance de l’Algérie

 

En Algérie, le général de Gaulle joue la carte de l’apaisement dans un premier temps et lance le fameux  « Je vous ai compris » lors d’une visite à Alger en 1958. Puis, par étapes, il s’engage dans une politique dite d’autodétermination dont l’objectif est de permettre au peuple algérien de décider de son destin (notamment par voie référendaire). Si la majorité des Français approuvent sa politique, une minorité attachée à l’Algérie française s’y oppose farouchement. Une partie de l’armée vise à de le renverser en avril 1961 (le putsch des Généraux), un groupuscule extrémiste auto proclamé Organisation de l’Armée Secrète (OAS) tente à plusieurs reprises de l’assassiner. Finalement les accords d’Evian signés en avril 1962 mettent fin à la guerre et De Gaulle reconnait l’indépendance de l’Algérie le 3 juillet de la même année.

 

Document 22 et 22 bis

Déclaration du 4 juin 1958 du général de Gaulle à Alger. Version française et version arabe

668 W 86

668 W : Administration générale du département, versement du cabinet du Préfet (1940-1970)

 

Document 23

Organisation de l'armée secrète, attentat du « Petit Clamart » : déposition d’un des organisateurs, 5 septembre 1962

5058 W 34

5058 W : dossiers communs et individuels des Renseignements généraux (1939-2008)

 

La fin de l’empire colonial

 

Pour rappel la décolonisation avait commencé avant le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958 (Indochine en 1954, puis le Maroc et la Tunisie en 1956).

Lors de sa visite d’août 1958 en Afrique sub-saharienne, De Gaulle déclare souhaiter intégrer ces colonies françaises dans une «Communauté française» qui laisserait à ses membres un peu d’autonomie, ceci afin qu’ils ne demandent pas leur indépendance. Mais le processus mondial de décolonisation est inéluctable et le général de Gaulle estime que les luttes risquent d’être «interminables» et que la France devra faire face à la « réprobation du monde ». La question n’est donc plus de savoir si les peuples colonisés accéderont ou non à l’indépendance, mais si leur émancipation se fera avec la France ou contre elle.

Après la Guinée en 1958, les anciennes colonies de l’AOF et de l’AEF (Afrique Occidentale française et Afrique Equatoriale française) obtiennent en 1960 leur indépendance : Cameroun, Sénégal, Togo, Madagascar, Dahomey (devenu Bénin), Niger, Haute-Volta (actuel Burkina Faso), Côte d’Ivoire, Tchad, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Gabon, Mali et Mauritanie.

 

En 1962, le général de Gaulle prend une grande décision, il demande aux français par référendum s’ils sont d’accord pour que le Président de la République soit élu au suffrage universel direct. Le référendum est un succès.

 

Document 24 : première partie - deuxième partie - troisième partie

Allocution du 4 octobre 1962 portant sur le Référendum et l’élection au suffrage universel direct du Président de la République

304 J 55

304 J : archives privées de Georges Couton

 

Le premier président français élu au suffrage universel direct

 

Le 19 décembre 1965, le général de Gaulle est réélu président (55,2 % au deuxième tour). Pour la première fois, le peuple, hommes et femmes, élit directement le président de la République.

 

Document 25 et 25 bis

Affiches électorales, élections présidentielles des 5 et 19 décembre 1965

3179 W 1

3179 W Préfecture du Rhône, direction de l’administration générale

 

Mai 68

 

En mai 1968, éclate un mouvement social de contestation de grande ampleur. Presque 10 millions de Français manifestent ou font grève. Tout le pays est bloqué et les revendications très diverses rendent difficile une réponse politique. Durant ces «événements», le général de Gaulle est la cible d’opposants politiques et de nombreux manifestants qui lui reprochent notamment son côté «dictatorial». Mais le 30 mai, il est soutenu par près d’un million de personnes lors d’une manifestation et son parti (l’UNR) remporte facilement les élections législatives de juin.

 

Document 26

Manifestation. Photographie de l’entrée de la faculté de droit et des sciences économiques, mai 1968

4434 W 332

4434 W : Cabinet du préfet (1914-1980)

 

Document 27

Tract CGT, mai 1968

282 J 1

Fonds de structures syndicales et de militants déposés par l’Institut d’histoire sociale de la CGT du Rhône

 

Document 28

« De Gaulle/Franco » appel à un meeting 1968 à la Bourse du travail de Lyon, février 1968

298 J 13

Fond Francis « Valdo », étudiant à l’INSA de Lyon en mai 68

 

Le référendum de 1969

 

Suite aux « événement de 1968 », le général de Gaulle comprend que les Français aspirent à davantage de démocratie directe, que le pouvoir est vécu par beaucoup comme trop centralisé (il est vrai que le Président sous la 5e République dispose de beaucoup de prérogatives). Il souhaite donc donner plus de pouvoir aux politiques locales. C’est ce qu’il propose aux Français lors du référendum du 27 avril 1969 sur la « régionalisation » (et la réforme du sénat). Il engage son avenir politique sur le résultat qui finalement devient un « pour ou contre de Gaulle ». Le non l’emporte à 52% et le 28 avril 1969, respectueux de sa parole, le général de Gaulle déclare aux Français dans un court communiqué qu’il cesse d'exercer ses fonctions de président de la République. Il ne termine donc pas son mandat et se retire dans sa résidence de Colombey-les-Deux-Eglises où il décède lors d’une partie de cartes le 9 novembre 1970.

 

Document 29

Service régional des Renseignements généraux pour la région Rhône-Alpes, référendum du 27 avril 1969, motivation de l’électorat, état comparatif des résultats, journal « Le Monde » du 7 avril 1969

4434 W 134

Fond 4434 W : Cabinet du préfet (1914-1980)

 

Document 30 et 30 bis

Service régional des Renseignements généraux pour la région Rhône-Alpes, référendum du 27 avril 1969, motivation de l’électorat, état comparatif des résultats

4434 W 134

4434 W : Cabinet du préfet (1914-1980)

 

Une figure majeure de l’histoire de France et un héritage encore très présent

 

Officier de carrière, théoricien militaire précurseur, le général de Gaulle est l’homme du 18 juin, celui qui refuse la défaite et travaille à restaurer la grandeur de la  France durant et après la Seconde Guerre mondiale. Opposant aux logiques de partis parce qu’il pense qu’un grand pays doit être représenté par un grand homme, il est le fondateur et le premier président de la 5e République. Parfois critiqué pour avoir trop concentré le pouvoir, il a toujours établi un lien direct avec les français durant ses voyages (comme les trois à Lyon en 1951, 1958 et 1963), ses discours télévisés (dont il s’est fait une spécialité) et bien sûr les nombreux référendums qu’il a provoqué.

Il a durant ses deux mandats pris de grandes orientations.

Retenons en politique extérieure : la gestion de la crise algérienne, la décolonisation, la sortie de la France du commandement intégré de l’OTAN (qu'il estime être trop sous domination américaine), l’opposition à l’entrée du Royaume-Uni dans la Communauté Economique Européenne, la reconnaissance de la Chine communiste, le soutien à l’indépendance du Québec, la condamnation de la guerre du Viêt-Nam…

En politique intérieure de nombreuses décisions très fortes ont également été prises : élection du président de la République au suffrage universel direct et renforcement de la fonction présidentielle,  instauration du nouveau franc, planification de l’économie avec une forte présence de l’Etat, mise en place de la force française de dissuasion nucléaire,  organisation de l’industrie du nucléaire, réduction des inégalités territoriales avec la création de la DATAR (délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale) et des métropoles d’équilibre, scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans, autorisation de la contraception, création des CHU (Centres Universitaires Hospitaliers), facilitation de l’accès pour tous à la Culture, 4° semaine de congés payés, développement de l’aéronautique (le Concorde)…

 

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